L’Association de mise en valeur et de protection du lac des Écorces souhaitait réaliser une étude sur le lac qui chevauche les municipalités de Mont-Laurier et de Lac-des-Écorces. Suite à un dépôt de projets auprès des municipalités et de la Fondation de la Faune du Québec, l’association a décidé d’approcher le COBALI et de solliciter son implication.
Le COBALI avait le mandat de réaliser un plan directeur de lac pour le lac des Écorces et une caractérisation complète de ses herbiers aquatiques. La caractérisation, en vue d’un contrôle du myriophylle à épis, a également été réalisée au lac aux Barges faisant partie du bassin versant du lac des Écorces ainsi qu’au lac des Chats. Il s’agissait d’acquérir des connaissances sur les caractéristiques du bassin versant du lac, de poser un diagnostic environnemental sur sa santé, d’établir les enjeux prioritaires ainsi que de réaliser un plan d’action global permettant le maintien, l’amélioration ou le rétablissement de l’intégrité écologique du milieu. Ce projet s’intègre aussi dans une optique de rétablissement d’une espèce en voie de disparition, le cisco de printemps.
Crédit photo : Pierre-Étienne Drolet
Le lac des Écorces est un lac de très haute valeur écologique à l’échelle du Québec en raison de la présence du cisco de printemps et du chabot de profondeur, deux espèces de poissons menacées. La caractérisation des herbiers aquatiques effectuée par le COBALI a permis de découvrir la présence du potamot de Vasey, une plante aquatique susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec. Le lac et ses tributaires abritent donc un trio d’espèces exceptionnelles qui en font un habitat important sur le plan de la conservation à l’échelle du Québec et du Canada.
Le diagnostic effectué par le COBALI a permis de confirmer la présence de la vivipare chinoise, aussi appelée vivipare orientale, un escargot envahissant originaire d’Asie ainsi que la prolifération du myriophylle à épi dans le lac des Écorces et le lac aux Barges. Des solutions ont été élaborées afin d’assurer la santé de l’écosystème du bassin versant. On pense notamment à la navigation responsable, au contrôle de la dispersion et de l’introduction des espèces exotiques envahissantes, aux bonnes pratiques agricoles, à la gestion des eaux pluviales, aux bonnes pratiques en termes de travaux de voirie et à la conservation des espèces à statut.
De gauche à droite : Vivipare chinoise (escargot) et myriophylle à épis (plante aquatique)
Lors des travaux terrain, Pierre-Étienne Drolet, biologiste et coordonnateur de projets au COBALI, en a profité pour tourner une petite capsule dans laquelle il nous montre comment bien identifier les plantes aquatiques indigènes qui ressemblent au myriophylle à épis.
« Les caractérisations d’herbiers et les plans directeurs de lacs font partie des projets réguliers du COBALI et répondent directement à sa mission, puisqu’ils allient la connaissance des écosystèmes aquatiques et le passage à l’action. Le projet au lac des Écorces a cependant quelque chose de spécial étant donné la diversité des acteurs et des activités dans le bassin versant, sans parler des espèces de poissons menacées et d’une plante rare que nous avons pu découvrir en allant sur le terrain. Mais le plus beau dans ce projet, c’est d’avoir collaboré avec des bénévoles qui ont réussi en une seule année à créer une association de lac (après plusieurs années d’essais infructueux), à rassembler plusieurs partenaires et à monter ce grand projet avec une énergie et un engagement incroyable. C’est un privilège d’échanger avec des gens aussi passionnés que nous! »
« Sans le support de nos partenaires locaux et de nos membres rien ne serait possible ni envisageable. Merci à notre équipe dynamique, à nos deux municipalités partenaires que sont Lac-des-Écorces et Mont-Laurier, à la député Mme Chantale Jeannotte pour son soutien et à la Fondation de la Faune pour l’aide de ses programmes, à Evolugen ainsi qu’au COBALI qui nous a accompagné dans cette mission. Nous avons fait un pas de plus vers l’aboutissement de notre projet et nous avons maintenant des données concernant notre lac. Nous nous sommes donnés comme mission de mettre en valeur et de protéger le lac des Écorces et cette nouvelle étude mènera à un plan d’action triennal (2024-2026) qui aura besoin de tous pour y arriver et ce tant du côté des utilisateurs que des riverains et des municipalités entourant le lac. »
Le projet est possible grâce à la contribution des partenaires suivants :