Eaux souterraines

Au Québec, l’eau souterraine est la ressource en eau potable la plus sollicitée. Elle permet d’approvisionner plus de 90 % du territoire habité et alimente 20 % de la population québécoise. Généralement de très bonne qualité, l’eau souterraine utilisée à des fins de consommation n’est pas systématiquement traitée avant de se retrouver dans un système de distribution. Tandis que l’eau en provenance de la surface, soit d’un lac, d’une rivière ou du fleuve, doit impérativement être traitée avant d’être consommée. L’eau souterraine est filtrée naturellement lors de son infiltration dans le sol, ce qui en fait une source intéressante d’approvisionnement en eau potable.

Inspiré de : Cycle hydrologique (© MDDELCC)

D’où viennent-elles?

Provenant des précipitations ou de la fonte des neiges, l’eau souterraine représente toute l’eau contenue dans le sol. Après avoir ruisselé à la surface du sol, l’eau s’infiltre en profondeur et circule à travers les interstices du sol. Celui-ci peut être caractérisé par le roc ou par des dépôts granulaires, composés de sables et de graviers. Les eaux souterraines s’accumulent dans une zone saturée en eau, aussi appelée la nappe phréatique. Circulant en profondeur dans l’espace souterrain, les eaux souterraines rejoignent, à une vitesse très lente, un plan d’eau et font ainsi partie du cycle hydrologique.

Quelques définitions

  • Aquifère : formation géologique souterraine, formée de roches poreuses ou fissurées, dans laquelle l’eau peut s’infiltrer, s’accumuler et circuler.
  • Nappe (d’eau souterraine) : ensemble de l’eau contenue dans un aquifère saturé d’eau, conséquence de l’infiltration de l’eau dans les moindres interstices du sous-sol et de son accumulation au-dessus d’une couche imperméable ; ces nappes ne forment de véritables rivières souterraines que dans les terrains karstiques.
  • Karst : Cavité formée dans la roche et dans laquelle l’eau peut s’infiltrer et s’écouler.
  • Nappe libre: nappe d’eau souterraine qui est située sous une couche de sol perméable. La qualité et la quantité d’eau de ce type de nappe sont influencées par les précipitations.
  • Nappe captive: nappe d’eau souterraine qui circule entre deux couches de sol peu ou non perméable, par exemple de l’argile. Cette couche non perméable est aussi appelée l’aquitard. Les nappes captives ne sont pas influencées par les eaux de pluie et leur niveau reste donc relativement stable. Le renouvellement des eaux se fait au point de contact de la nappe captive avec la couche de sol perméable. Les nappes captives se renouvellent donc beaucoup plus lentement que les nappes libres. Lorsque la pente d’une nappe captive est forte et que celle-ci est profonde, on y observe généralement une pression importante; on parle alors de nappe « artésienne ». Dans ce cas, une fois le trou d’un puits creusé, l’eau jaillit comme propulsée hors du sol. Il n’est donc pas nécessaire de pomper l’eau du puits dans de tels cas.
  • Nappe phréatique: Ensemble des eaux souterraines, se trouvant dans la zone saturée d’un aquifère et surtout, accessible à l’homme par des puits. Il s’agit en fait de l’eau souterraine utilisée par l’humain.

 

Les eaux des nappes souterraines sont essentielles à l’échelle d’un bassin versant, car elles alimentent continuellement les plans d’eau qui s’y trouvent en surface du sol, et ce, même en période de faible pluie.

Pour plus de détails, consultez la section « Eaux souterraines » du site Internet du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS).

Une ressource précieuse et abondante… mais vulnérable.

Pour une consommation humaine, l’eau souterraine est plus accessible d’un point de vue économique, elle est aussi plus abondante que l’eau de surface. La quantité d’eau souterraine serait dix fois plus abondante que l’eau provenant directement des lacs et des rivières. Par ailleurs, étant donné le pouvoir épurateur du sol, l’eau souterraine est généralement de meilleure qualité que l’eau de surface et représente donc un intérêt majeur comme source d’approvisionnement en eau potable. Toutefois, la qualité de l’eau souterraine peut être compromise par différentes sources de pollution provenant de la surface. Ces polluants peuvent provenir, par exemple, des activités industrielles et/ou agricoles, ou encore des installations septiques désuètes ou non conformes.

 

La qualité de l’eau de mon puits, ma responsabilité

Il est de la responsabilité de chacun de s’assurer que l’eau fournie par l’ouvrage de captage d’eau souterraine offre un accès à une eau de bonne qualité, et ce, sans compromis pour la santé humaine, que ce soit pour la sienne ou pour celle de ses proches.

Pour plus d’informations sur les responsabilités en matière de qualité d’eau d’un puits individuel, consultez :

La qualité de l’eau de mon puits; MELCCFP
Eau potable; CISSS des Laurentides
Eaux des puits; CISSS de l’Outaouais

Aire de gestion des eaux souterraines

Il est difficile de délimiter l’aire de protection des eaux souterraines. En effet, contrairement aux eaux de surface qui peuvent être gérées à l’échelle d’un bassin versant, il n’en est pas de même pour les eaux souterraines. L’étendue de la nappe phréatique n’est pas limitée à la ligne de partage des eaux de surface décrite par le relief. Il y a un principe de vases communicants entre les bassins versants puisqu’une même nappe d’eau souterraine peut être associée à deux ou plusieurs bassins versants. Une nappe d’eau souterraine peut donc être influencée par des activités se produisant à l’extérieur du bassin versant sous lequel elle est localisée.

Programme d’acquisition des connaissances sur les eaux souterraines (PACES)

Malgré l’importance de cette ressource précieuse, les informations à son sujet demeurent fragmentaires. L’une des actions à prioriser afin de protéger et mettre en valeur cette ressource en eau souterraine est d’améliorer les connaissances à son sujet, d’où la réalisation d’un portrait réaliste et concret des ressources en eau souterraine dans les territoires municipalisés du Québec. C’est de là qu’est né en 2008 le Programme d’acquisition des connaissances sur les eaux souterraines (PACES).

De 2009 à 2015, plusieurs territoires municipalisés ont fait l’objet d’une étude concernant leurs ressources en eau souterraine dans le cadre de ce programme. C’est le cas du territoire municipalisé de la région de l’Outaouais, qui a été étudié durant la période 2010-2013. Le territoire étudié couvre la partie sud de la zone de gestion de l’eau du COBALI. Vous pouvez également consulter les résultats du PACES Laurentides-Les Moulins.

Autre documentation

La qualité des nappes d’eau souterraine; MELCC
Les eaux souterraines – Une introduction (vidéo); Réseau québécois sur les eaux souterraines
Migration d’un contaminant dans l’eau souterraine (vidéo); Réseau québécois sur les eaux souterraines
Notions de base en hydrogéologie (vidéo); Réseau québécois sur les eaux souterraines