Poissons et frayères

Les composantes essentielles d’un habitat

Comme toute espèce animale, les poissons ont besoin d’un habitat leur procurant de la nourriture, un abri et des conditions propices à la reproduction. Ces trois éléments contribuent ensemble à satisfaire les besoins des populations de poissons et sont essentiels à leur survie à long terme. De plus, ces trois éléments ne sont pas les mêmes dépendamment de l’espèce de poisson et sont susceptibles de varier en fonction du stade de développement (œuf, alevin, adulte).

Pour répondre à leurs besoins vitaux, les poissons doivent être en mesure de se déplacer au sein de leur habitat afin de trouver un abri pour se protéger des prédateurs, se nourrir et se reproduire avec succès.

En attendant, visualisez les vidéos de notre websérie intitulée « Vingt milieux sous les rivières » afin de vous informer sur les poissons d’intérêt sportif et leur habitat!

© Pêches et Océans Canada

  1. Des abris adéquats: Le substrat, les roches, la végétation aquatique ou encore les zones d’eau peu profondes sont des exemples d’abri que les poissons peuvent utiliser afin de se protéger des prédateurs.
  2. De bonnes sources de nourriture : Certains poissons se nourrissent de larves d’insectes ou d’algues. D’autres se nourrissent principalement de vers, d’écrevisses, d’insectes ou encore de petits poissons. Chaque espèce a un régime alimentaire spécifique et variable selon le stade de développement.
  3. Un environnement propice à la reproduction : Les sites propices à la reproduction, aussi appelés frayères, diffèrent d’une espèce de poisson à une autre. Certaines espèces d’eau froide préféreront les cours d’eau avec un courant, une eau fraîche et un lit de gravier, alors que d’autres espèces choisiront plutôt une eau calme et plus chaude. Ces sites favorisent la survie des œufs, mais aussi le développement et la protection des jeunes poissons.

 

Pour plus d’information sur l’habitat du poisson, consultez :

Le poisson dans tous ses habitats; MFFP – Pêches et Océans Canada.
L’ABC de l’habitat du poisson; Pêches et Océans Canada.
Les habitats du poisson en milieu agricole; Fondation de la Faune du Québec
« Poissons des eaux peu profondes »

Visionnez nos 5 capsules portant sur les habitudes et l’habitat de six espèces de poissons sportifs présent dans la zone de gestion. Vous y apprendrez, entre autres, quelles habitudes adopter afin d’aider les populations de poissons de nos lacs et nos rivières.

Les frayères, un élément essentiel à la survie des populations de poisson

Les frayères font partie des éléments fondamentaux pour assurer un habitat de qualité pour les populations de poissons. Ce sont des sites de reproduction où les géniteurs se rencontrent. Les femelles y déposent leurs œufs et les mâles, leur laitance. Aussi, les jeunes poissons peuvent y séjourner quelques temps après leur naissance. Toutefois, chaque espèce de poisson a des exigences qui lui sont propres en ce qui concerne le choix de leur frayère.

La particularité d’une frayère résulte d’une combinaison de plusieurs caractéristiques du milieu :

  • Substrat
  • Courant
  • Température et oxygénation de l’eau
  • Végétation aquatique
  • Débris de bois
  • Roches

Principales menaces pour les frayères

Malgré leur importance vitale pour le maintien des populations de poissons, les frayères sont menacées par plusieurs activités humaines. Les principales menaces sont :

  • Destruction de l’habitat via l’aménagement des rives
  • Pollution
  • Apport excessif en nutriments entrainant la prolifération d’algues et de plantes aquatiques
  • Obstruction des cours d’eau limitant les déplacements au sein de l’habitat
  • Dérangements causés par l’exécution de travaux durant la période de fraie
  • Érosion des rives, sédimentation et colmatage des frayères
  • Circulation de bateau à moteur dans les herbiers

L’aménagement et la restauration des frayères sont des solutions permettant d’optimiser les conditions de reproduction des poissons et assurer ainsi la survie des populations à long terme. Protégeons les frayères!

Pour plus d’information sur l’importance de protéger les frayères, consultez:

Consultez le guide « Frayères à préserver » afin d’en apprendre davantage sur les bonnes pratiques visant la protection des frayères ou encore sur les exigences de certaines espèces de poissons concernant leur choix de frayères et leur période de fraie.

Au sujet de l’ensemencement

Considérant les retombées économiques reliées à la pêche sportive au Québec, l’ensemencement d’un plan d’eau est généralement pratiqué en vue d’accroître le nombre de prises de poissons ou simplement pour maintenir un taux de succès satisfaisant pour cette activité. Ainsi, dans certains cas, il peut être envisageable de recourir à l’ensemencement quand la pression de pêche est trop importante pour la productivité du plan d’eau. Parfois, l’ensemencement est pratiqué dans le cadre d’un plan de réintroduction ou de sauvegarde d’une espèce.

Bien que l’ensemencement puisse être une solution permettant de limiter les impacts à court terme d’une pression excessive sur les populations de poissons, elle ne peut être considérée comme la principale solution à long terme. Plusieurs éléments doivent être pris en compte afin qu’il s’agisse d’une solution gagnante sur le long terme. Bien comprendre les besoins des différentes populations de poissons et prendre en considération l’ensemble des composantes essentielles de leur habitat, incluant les conditions de succès pour la reproduction, demeure l’action à privilégier afin de régler le problème à la source et de façon durable.

L’ensemencement peut entraîner des conséquences non-négligeable sur le plan d’eau ciblé et sur les espèces de poisson qui s’y trouvent, à savoir, l’introduction de maladies, la perte de l’intégrité génétique des espèces indigènes, la perte de la biodiversité, l’introduction accidentelle de nouvelles espèces ou encore la compétition interspécifique.

En effet, plusieurs menaces pèsent sur les populations de poissons sauvages et l’ensemencement peux en faire partie. À titre d’exemple, les populations d’omble de fontaine, qui est l’une des principales espèces pêchées dans la région, tendent à diminuer. Il en est de même pour le doré jaune et certaines espèces de Salmonidés.

Parmi l’ensemble des facteurs à l’origine de cette diminution marquée des populations dans certains plans d’eau, on retrouve la dégradation de l’habitat et notamment des sites de fraies par l’érosion des rives ou des talus, mais également les conséquences de l’ensemencement.

Si l’ensemencement semble être nécessaire, il est préférable de prioriser les espèces indigènes. Il est également recommandé de consulter un spécialiste qui sera en mesure de déterminer les procédures à suivre en considérant l’ensemble des normes et règlements qui s’y rattachent.

Pour plus d’information :

Ensemencement des plans d’eau; MFFP
Outil d’aide à l’ensemencement des plans d’eau – Information générale; MFFP